Vous êtes nombreux à vous intéresser aux polyphénols, et notamment aux OPC et polyphénols de raisin.
Si vous creusez le sujet et posez des questions à vos fournisseurs, vous allez vite vous rendre compte qu’il y a de tout sur le marché !
Vous préférez acheter un produit à : 95% OPC, 95% polyphénols ou 95% proanthocyanidines ?
Dans cet article, je vous propose de vous accompagner dans vos réflexions pour vous aider à y voir un peu plus clair sur la caractérisation de ces produis naturel.
Qu’est-ce qu’un polyphénol ?
Les polyphénols constituent une famille de molécules organiques largement présente dans le règne végétal. Ils sont caractérisés par la présence d’au moins 2 groupes phénoliques associés en structures plus ou moins complexes.
Au même titre que les glucides ou les lipides, les polyphénols constituent une famille de molécules. Au sein de cette famille, on va retrouver différents composés de plus ou moins grandes tailles moléculaires.
Par exemples : les monomères de catéchine ou malvidine, les dimères comme les Procyanidines B2, …
Comment mesurer les teneurs en polyphénols?
De manière générale, on utilise la méthode de spectrophotométrie à 280 nm pour mesurer la teneur en polyphénols d’un extrait.
Cette méthode est fiable et permet de répondre simplement à la question : Quelle quantité de polyphénols contient mon produit ?
Cependant, cette méthode est non spécifique et dose en excès la totalité des polyphénols présents. Elle ne permet en aucun cas d’exprimer une teneur en OPC ou proanthocyanidine.
On exprime le résultat d’analyse par rapport à une réponse de référence (catéchine ou acide gallique par exemple). Il est donc possible de proposer des résultats de teneurs en polyphénols entre 0% et 150%.
Qu’est-ce que cela signifie quand je sélectionne un produit polyphénol?
Eh Oui ! Cela signifie que quand vous achetez un produit à bas prix qui affiche 95% de polyphénols, le produit n’est pas forcément très purifié…au contraire.
Par ailleurs, il n’est pas possible d’afficher une teneur en proanthocyanidines ou OPC avec une méthode UV-Vis !
Si vous avez suivi le raisonnement, vous pouvez donc oubliez les offres qui proposent des produits : 95% OPC UV-Vis ou 95% Pro anthocyanidines UV-Vis.
Que penser des OPC et Pro-anthocyanidines ?
Les pro-anthocyanidines appartiennent à la grande famille des polyphénols.
Ce sont des tanins condensés : polymères de flavan-3-ols qui sont les unités élémentaires ou monomères. Ces molécules sont naturellement présentes dans différents fruits et végétaux. On les retrouve notamment dans le vin et le raisin.
Un polymère est un assemblage de plusieurs unités monomères.
Un polymère contenant 2 unités sera appelé dimère (Ex : Procyanidol B2) , un polymère contenant 3 unités sera appelé trimère (Ex : Proanthocyanidol C1) , etc…
Le terme OPC signifie Oligo-ProanthoCyanidines.
Il n’existe pas de définitions exactes mais il est commun de considérer la famille des OPC comme l’ensemble des proanthocyanidines qui comportent moins de 10 unités de flavan-3-ols (entre 2 et 10 unités). Les dimères, trimères, etc… font donc partie de cette famille.
Les produits à forte teneur en OPC ou monomères sont-ils meilleurs que les autres ?
Oui et NON.
Les OPC et monomères sont les plus petites molécules de la famille des polyphénols. Elles sont historiquement plus connues que les autres et donc analysées depuis plus longtemps. Leurs activités bénéfiques ont pu être prouvées directement à travers de nombreuses études cliniques depuis plus de 50 ans.
Oui, ces produits sont donc très intéressants.
Mais la science évolue. De nouvelles méthodes d’analyses et de nouvelles approches holistiques viennent démontrer que des molécules de plus grandes tailles moléculaires sont toutes aussi importantes.
En effet, si on caricature, le raisonnement dans les années 2000 étaient de dire : « j’ai un monomère de catéchine que je sais analyser. Je vais voir si ce monomère se retrouve dans le sang pour valider sa biodisponibilité ». Et ça fonctionnait !
Aujourd’hui, l’approche est plus complexe. On sait que les molécules qui passent dans le sang peuvent être transformées par le microbiote ou l’organisme lui-même et qu’une molécule Lambda ingérée va potentiellement se transformer en métabolite B ou C avant de se retrouver dans le sang. Il faut donc mieux connaitre les métabolites secondaires et les interactions avec le microbiote pour juger de la biodisponibilité et de l’efficacité d’un produit.
Les premiers résultats sont là : Ce sont les polyphénols dans leur globalité qui présente un fort intérêt pour la santé!